Au Ghana, la lutte contre la corruption prend un nouveau tournant. Le lundi 5 mai 2025, le président John Mahama a annoncé des sanctions contre plus de quarante hauts responsables de l’État pour la non-déclaration de leur patrimoine. Une obligation pourtant imposée par un nouveau code de conduite, au cœur de son mandat présidentiel entamé en janvier 2025.
Ministres, députés, collaborateurs de la présidence… Tous sont concernés par la déclaration de patrimoine.
Les fautifs devront verser l’équivalent de quatre mois de salaire : trois pour sanction, un en guise de don au Ghana Medical Trust Fund, un fonds public surnommé Mahama cares-Mahama se soucie.
« Si, à la fin du 7 mai 2025, certains n’ont toujours pas déclaré leurs avoirs, ils seront démis de leurs fonctions », a averti le chef d’État lors d’un discours au palais présidentiel d’Accra.
Indiquant que lui aussi est soumis à cette exigence.
Le nouveau code de conduite interdit également les conflits d’intérêts, l’achat de biens publics par des responsables en poste.
Il interdit enfin les cadeaux d’une valeur supérieure à 20 000 GHS (1 450 dollars soit 885 000 FCFA), et encadre strictement les voyages officiels avec des protocoles d’approbation rigoureux.
Pour aller plus loin dans la lutte, un portail en ligne est en cours de création. Cet outil permettra aux citoyens de signaler, de façon anonyme, toute violation des règles.
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Le Ghana cherche à restaurer la confiance, après plusieurs scandales qui ont marqué les dernières années, notamment sous le mandat de Nana Akufo-Addo.
En 2023, le pays a fait défaut sur sa dette. Aujourd’hui, Mahama veut redonner du crédit à l’action publique.
Du côté de la société civile, certains saluent déjà une avancée concrète.
« Il s’agit de l’un des cadres éthiques les plus applicables jamais annoncés par un président ghanéen », a réagi Emmanuel Wilson Jr, de l’organisation Crusaders Against Corruption.
Eirena Etté